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Inspiration 04/2015 fr

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RENCONTRE AU SOMMET 22

RENCONTRE AU SOMMET 22 Tero Repo tant qu’aventure – est­ce pour compenser la pression des contests ? Samuel : Oui, définitivement, le freeride pur ne se fait pas en compétition. Dans les films je vois des lignes que je souhaite faire et qui me motivent. C’est une toute autre approche, aussi sur le plan émotionnel. Je suis beaucoup plus heureux en expédition. Évidemment, c’est aussi sympa de gagner une compétition, mais pas au même point. Par contre les contests sont certainement une bonne vitrine pour me présenter en tant que sportif professionnel. Je fais de la compétition depuis que j’ai douze ans. Cela a toujours fait partie de moi. Martin : J’adore aussi la compétition. Chaque course est une récompense pour mon entraînement. De nombreux alpinistes professionnels se vendent actuellement avec des records de vitesse. Qu’en pensez­vous ? Martin : En tant que futur guide de montagne je perçois la montagne autrement que quand je suis en compétition. Quand le grand public voit à quelle vitesse Kilian Jornet court au Mont Blanc ou au Cervin, il y a un risque que des personnes veuillent l’imiter. À première vue ça paraît assez facile. On s’achète un équipement léger et on part en courant – jusqu’à ce qu’on se retrouve peut­être dans une situation dangereuse, un cul­de­sac, où il faut avoir une bonne technique et une bonne tactique. Parfois il y a entre 10 et 20 personnes en baskets au pied du Mont Blanc. Je vois cela d’un œil très critique. Les gens ont tendance à oublier que même les meilleurs athlètes comme Jornet se préparent sérieusement pour une telle entreprise. Pour son record au Cervin, Jornet a séjourné 40 jours à Cervinia et il a grimpé la voie 30 fois. Si tu veux faire quelque chose à une telle vitesse il faut que tu sois sûr à 99 %. Samuel : À mon avis, de tels records sont une évolution qui fait avancer l’alpinisme. Ils montrent ce qui est possible. Transposé à l’Himalaya cela signifie qu’on reste moins longtemps dans la zone de mort. Une nouvelle approche. Les disciplines sportives se sont toujours développées à partir des compétitions. Les records de vitesse sont simplement une expression de nos temps modernes. La mentalité en Europe centrale tend vers plus vite, plus haut et plus loin. Et les sports de montagne ne font que refléter cette tendance. Personnellement je cherche plutôt le côté esthétique. Mais parfois je suis aussi attiré par des projets comme combiner quatre quatre mille avec des descentes raides, en 24 h, ici à Zermatt. Samuel, en regardant ta page Facebook on a l’impression que ta vie ressemble à celle d’un héros de film d’action. Comment te vois­tu toi ? Samuel : Tout ce qui est sur Facebook correspond à la réalité. Bien sûr, ce ne sont que les meilleurs moments. Parfois je me pose des questions… c’est quand même une vie spéciale. Un jour en ville, le lendemain en hélicoptère sur une montagne en train de tourner un film. Il faut savoir s’adapter très rapidement. Quand les limites entre voler et skier s’effacent – Samuel Anthamatten en ski extrême à Zermatt.

Les clips vidéo donnent toujours l’impression d’être vite réalisés et facilement. Qu’est-ce qu’ils cachent pour de vrai ? Samuel : Beaucoup de travail, beaucoup d’entraînement et beaucoup d’organisation. Maintenant je réalise aussi des idées pour les médias sociaux. Mais ce sont toujours des petits projets qui me plaisent. Je prépare par exemple une descente, des sauts, je laisse la neige tomber dessus et je descends le lendemain avec ma GoPro sur le casque. Martin, avec ton équipe tu détiens toujours le record à la PDG. Un nouveau record, estce possible, ton objectif ? C’était en 2010, mais il tient toujours. Mon objectif est d’abord de gagner la PDG. Les records sont quelque chose de sympa, j’en suis fier, mais ils sont secondaires puisque les conditions ne sont jamais pareilles. En 2010 les conditions étaient optimales. Et nous étions trois coureurs très forts, à l’apothéose de leur forme à ce moment-là. Existe-t-il un projet que vous souhaitez réaliser entre frères ? Samuel : Pour l’instant chacun fait son chemin puisque chacun est un spécialiste dans son domaine. Je ne peux pas suivre Martin, lui ne me suit pas, nous deux ne suivons pas Simon. Il nous faudrait beaucoup de temps pour réaliser quelque chose ensemble à très haut niveau. Et juste faire quelque chose pour se faire de la mauvaise pub, ça ne nous correspond pas. Nous préférons organiser une grillade ensemble. Martin : Cette année nous sommes allés, tous les trois ensemble, au Cervin. Pour moi ce fut un beau projet. Il ne faut pas toujours chercher l’extrême. Peut-être que dans quelques années nous ferons la Patrouille des Glaciers ensemble. Samuel : Il pourra me tirer (rigole). INTERVIEW : CHRISTIAN PENNING PHOTOS : CHRISTIAN PENNING POLARKREIS EXPEDITIONEN SCHNEESPORT PLAISI® TREKKING AUSBILDUNG kobler-partner.ch • 031 381 23 33

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