C O N T R Ô L E D U P A R T E N A I R E F I L I D O R
CONTRÔLE DU PARTENAIRE FILIDOR À VUE DANS L’AVENTURE PLAISIR L’éditeur des éditions Filidor, dans le Kandertal est aussi grimpeur, explorateur, illustrateur, photographe, rédacteur, retoucheur et graphiste. Une entreprise, un homme, sept métiers – réunis en une seule passion. Sandro von Känel poursuit l’œuvre de son père Jürg afin de rendre les plus beaux sites d’escalade de Suisse accessibles aux grimpeurs plaisir. TEXTE YVONNE INEICHEN PHOTOS : ARCHIVE FILIDOR Les topos plaisir des éditions Filidor sont au grimpeur plaisir, ce qu’est l’alphabet pour l’écolier. Nous pourrions aussi parler d’une impulsion initiale permettant de vivre ensuite de belles aventures qui sinon nous auraient été dissimulées. Nous devons ces « merveilles de la nature » littéraires à Jürg von Känel. Après une période de grimpeur ambitieux couronné de succès, ce guide de montagne s’adonna à un nouveau défi. Jürg von Känel se pencha de manière intensive sur l’idée de l’escalade plaisir. En 1992 il publia sa première œuvre « Schweiz plaisir ». Ce n’est pas pour autant que la scène de grimpe s’est mise à genoux. L’ouvrage fut le sujet de vives controverses et discussions au sein des passionnés. Les grimpeurs plaisir eux, acclamèrent l’arrivée de cet ouvrage. Alors que le monde de l’escalade ne formait jusque-là qu’un cercle restreint, il s’ouvrit d’un coup à un plus large public. Les éditions Filidor furent des pionniers, ils posèrent des jalons et le font encore aujourd’hui, 32 ans après leur fondation. Ce n’est pas une évidence. Car les éditions et les gens qui sont derrière n’ont pas été épargnés par le destin. Jürg est décédé en 2005. Son épouse Berthi a poursuivi son œuvre, soutenue par des amis, des parents et son fils Adrian. Même le Res von Känel, le frère de Jürg, rejoignit l’équipe. Le destin les poursuivit encore. Res, guide de montagne, perdit la vie avec son client en 2009 dans un accident au Breithorn. FONCER ET APPRENDRE Le deuxième fils, Sandro, menuiser de profession, n’hésita pas et ferma la brèche. On pourrait parler d’une certaine anticipation lorsqu’en 2008 il ressortit ses chaussons d’escalade après une longue pause. « Je m’y suis lancé un peu tête baissée, je ne connaissais ni la scène, ni les ouvreurs des voies. Je me suis juste accroché et j’ai beaucoup appris dans la réalisation des topos. Ce fut peut-être même un avantage de ne pas bien connaître le sujet. Qui sait si autrement j’aurais osé le grand saut ? » C’est ainsi que Sandro analyse rétrospectivement ses premières années. INSPIRATION 02 / 2018 61
