Belles pentes au-dessus du Lötschental : un petit paradis pour le ski hors-piste. BON PLAN 6
TRÈS BIEN CACHÉ Un regard furtif sur une carte valaisanne peut facilement survoler le Lötschental sans même le remarquer. Pourtant cette vallée offre tout ce que cherchent les freeriders et autres amoureux de la poudreuse. Une escapade à ski pour l’âme. « Suis-je fou ? » Thomas n’en croit pas ses yeux. « Non, ce n’est pas possible ! » Il n’était qu’à 100 mètres des pistes, après avoir contourné un petit éperon rocheux. Pas de traces – pas une seule. « Un coup de bol », me dis-je quand, dans la télécabine pour le Hockengrat, Thomas nous raconte sa première visite ici. Il est peu vraisemblable que nous ayons autant de chance aujourd’hui. Il a neigé il y a deux jours, mais depuis, plus rien. Cela ne semble pas préoccuper Lutz, notre guide. « Suivez-moi », dit-il. Il traverse d’abord à droite puis monte quelques pas. Ce doit être l’endroit dont parlait Thomas. Oui, le petit éperon à gauche, le dos rocheux va tout suite faire place à une vue dégagée et… « Suis-je fou ? » Pas de traces – pas une seule. Je comprends maintenant pourquoi les amoureux de la poudreuse qui se rendaient à Verbier ou à Chamonix font aujourd’hui volontiers quelques kilomètres de plus pour bifurquer dans des vallées latérales solitaires telles que le Lötschental. Le nombre de remontées et le dénivelé ne sont en effet pas les seuls critères pour le choix d’une station de ski. « Si on accepte de faire un peu montée, le Lötschental offre de magnifiques possibilités », explique Lutz Fleck, qui s’est installé ici en tant que guide de montagne il y a quelques années. Il dessine de larges contours en descendant dans une belle pente poudreuse en dessous d’une arête. En arrière-plan, le glacier très crevassé du Bietschhorn, qui culmine à presque 4000 mètres, constitue un décor dramatique. Au fond, les cabanes de Hockenalp sous un épais manteau neigeux – comme sous un duvet douillet étalé sur ce terrain alpestre de douces collines. Il ne manque plus que Heidi qui descend la pente sur de vieilles planches en bois. « Le paysage ici est à couper le souffle », sourit Thomas en faisant concurrence au soleil. Qui l’eût cru ? En tout cas personne, avant d’être venu dans le Lötschental. L’entrée dans la vallée le long de la gare de chargement à Goppenstein incite plutôt à faire demi-tour pour se rendre dans des contrées valaisannes plus au sud. De grandes parois rocheuses qui ne retiennent guère la neige plongent jusqu’aux abords de la route. Une vallée sombre, en forme de gorge, qui ne s’ouvre que timidement quelques kilomètres plus loin. Que le Lötschental fasse partie des stations de ski dotées des plus beaux panoramas alpins ne paraîtra normal qu’après être arrivé à Lauchernalp. Un petit alpage situé sur une gigantesque terrasse ensoleillée à côté de l’arrivée du téléphérique de Wiler. De là, on continue en télésiège puis en télécabine pour rejoindre un étage plus haut. Plus précisément, le Hockengrat à 3111 mètres. « Wow ! » il n’y a rien à ajouter à ces trois lettres que Thomas vient d’émettre. Il paraît qu’on aperçoit jusqu’à 40 quatre mille d’ici. Ne comptons plus, inspectons plutôt la prochaine descente hors-piste ! Le choix de descentes freeride tentantes paraît illimité. Les dimensions du domaine skiable semblent pourtant assez modestes : 55 kilomètres de pistes, six remontées – c’est tout. Mais, vers l’est, jusqu’au Petersgrat puis vers l’ouest en direction du Lötschenpass, sur près de dix kilomètres de large, s’étend un véritable paradis du freeride. Je n’exagère pas. De larges pentes ouvertes – atteignables parfois sans, parfois BON PLAN 7
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