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7 years ago

Inspiration 02/2015 fr

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L’air se fait rare

L’air se fait rare autour de 5000 mètres d’altitude. Et il y a encore bien 300 mètres à gravir jusqu’au camp d’altitude. BON PLAN 6

EXPÉDITION DENALI : EN ROUTE POUR LA MONTAGNE LA PLUS FROIDE Dans la langue des autochtones, c’est simplement « Le Grand ». Les alpinistes ne trouveront nulle part ailleurs un mont aussi froid. Des conditions impitoyables attendent les alpinistes au Denali (6194 mètres) en Alaska. Parfait pour nous, les alpinistes amateurs – ou bien ? Être couché douillettement et bien au chaud dans le sac de couchage est en soit un exercice plutôt confortable. Disons : « était » - jusqu’à présent. Car maintenant, le froid commence à engourdir mon corps. À moitié endormi, ma crainte devient réalité. Le matelas isolant s’est dégonflé. La montre indique quatre heures du matin. Avant huit heures, avant que le soleil ne vienne effleurer ces flancs de montagne glacials et chahutés par le vent, il n’est pas judicieux de se lever. Une seule étape nous sépare du sommet. Je suis pratiquement couché sur la neige à 5300 mètres d’altitude. Pour combien de temps encore ? La tempête fait rage au dehors. Elle nous retient dans la tente – une fois de plus. Notre objectif, est-il encore envisageable ? Depuis deux semaines nos yeux ne voient rien d’autre que de la neige et de la glace. Cela commence à bien faire… Il y a 14 jours, la motivation était bien différente. Pourtant la montagne s’est montrée capricieuse dès le début. Anchorage il y a deux semaines. Le jour même de notre arrivée nous rencontrons nos trois guides américains. Après un contrôle minutieux du matériel, nous, en tant que membres d’une expédition organisée, continuons en bus jusqu’à Talkeetna. Ce petit village avec ses maisons en bois est le point de départ pour de nombreuses expéditions au Denali. La pluie nous cloue au sol durant trois jours. Un avion doit nous transporter jusqu’au camp de base sur le glacier Kahiltna. Puis finalement, ce soir au crépuscule, nos trois avions planent sur la toundra en direction du Denali. En regardant par les hublots nous prenons conscience pour la première fois des dimensions du Denali. Il nous paraît subitement presque menaçant. Quelques petites secousses plus tard, notre machine atterrit sur la piste du glacier. Déchargement rapide et la voilà repartie. Peu après, les trois avions ne sont plus que trois petits points à l’horizon. Ils emportent avec eux le dernier lien direct avec la civilisation. Dans cet endroit austère, pour notre retour, nous dépendons entièrement des pilotes et de leurs machines. Mais surtout, d’une météo favorable. Et ce sur une montagne réputée pour ses changements de temps intempestifs. Plus aucun bruit. Nous voilà donc là où nos pensées nous ont déjà emmenés si souvent. Travaux forcés – lourdes charges Le quotidien d’une expédition prend vite le dessus : charrier le matériel, marcher, pelleter, BON PLAN 7 Notre matériel : rassemblé et pesé, il attend dans un hangar. Dès que la météo le permettra, il sera chargé dans les avions.

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