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Inspiration 4-09

RUBRIK UNTERRUBRIK

RUBRIK UNTERRUBRIK CONTRÔLE DU PARTENAIRE K2 C O N T R Ô L E D U P A R T E N A I R E SÉRIEUSEMENT DÉMENTIEL La marque K2 est le résultat d’un esprit novateur débridé, combiné à une bonne dose de passion et d’humour ainsi qu’à une pincée d’esprit punk. Comment ces Américains fanatiques de backcountry se sont découvert une passion pour le ski de randonnée grâce à un émigré suisse. TEXTE CHRISTIAN PENNING K 2 PHOTOS : ARCHIVE K2 Que se passerait-il si l’on tunait un ski de piste taillé pour la randonnée à ski ? » C’est la question que s’est posée Martin Volken il y a 15 ans. Un ski taillé et suffisamment large pour offrir de bonnes performances à la descente, tout en étant assez léger pour pouvoir maîtriser de longues montées. Un ski avec lequel on aurait vraiment du plaisir à jouer dans le terrain. Ces réflexions ne tombaient pas du ciel. Cet émigré suisse de 53 ans a passé beaucoup de temps comme guide de montagne aux USA, avec un lourd sac à dos et une tente. Il a réalisé beaucoup de premières descentes. Des années auparavant, il a échangé le Valais contre les North Cascades, dans l’arrière-pays de Seattle. Les skis de randonnée d’autrefois, utilisés dans des conditions rudes, offraient un plaisir de descente très limité. « J’ai écrit une lettre au responsable de K2, raconte Volken. N’ayant pas reçu de réponse, j’ai pris mon télé phone. » À l’autre bout du fil, l’enthousiasme était très modéré. La lettre de Volken est provisoirement tombée dans l’oubli. Mais peu après, Mike Hattrup a repris le département Backcountry de K2. Il suivait en même temps une formation de guide de montagne et moniteur de ski et aimait découvrir des régions isolées avec des skis de télémark. Un beau jour, il est tombé sur la lettre de Martin Volken. Cette idée avait-elle du potentiel ? Hattrup a contacté Volken, qui avait même déjà imaginé un nom pour ce ski : « Shuksan », le nom du sommet voisin du Mount Baker, à 100 miles au nord de Seattle. Volken et Hattrup ont rapidement mis au point les premiers prototypes. Pourtant, un certain scepticisme régnait – trouverait-on un marché pour ce type de ski ? Volken n’en démordant pas, Hattrup a fini par s’avouer vaincu : « Ok, nous construisons ce ski. Mais ensuite, tu me laisses enfin tranquille avec ce Shuksan ! » Bien que le Shuksan n’ait pas été un bestseller, il a fait beaucoup parler de lui sur la scène du ski de randonnée, surtout en Europe. On a rapidement donné deux petits frères plus larges au Shuksan : le Mt. Baker et le Mt. Baker superlight. Quelques années plus tard, la gamme K2 Wayback est née à partir de cette ligne – un classique moderne, qui compte aujourd’hui parmi les skis de randonnée les plus appréciés en Europe, avec quelque 14 000 modèles vendus par année. UN PEU DE FOLIE… Comme le prouve l’histoire de l’entreprise, laisser place à des idées peu conventionnelles est une tradition chez K2. Avec ses premiers skis déjà, la marque a pris une direction inédite. L’entreprise familiale des frères H. William et Billy Kirschner (d’où le nom K2) fabriquait des cages pour animaux et des attelles en fibre de verre pour permettre 42 INSPIRATION 04 / 2019 43

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