RENCONTRE AU SOMMET
RENCONTRE AU SOMMET KATHERINE CHOONG « LA TAILLE N’EST PAS UNE EXCUSE. » Il y a deux ans, Katherine Choong est la première Suissesse à être parvenue à enchaîner un 9a. Du haut de ses 158 cm, cette grimpeuse se confie sur la valeur de la force mentale et les « first female ascents », tout en expliquant pourquoi elle ne fait jamais de randonnée durant ses loisirs. INTERVIEW STÉPHANIE GEIGER 36 Katherine, tu es une grimpeuse professionnelle. Lorsque tu voyages dans un autre pays – comme c’était le cas en novembre lors des Championnats d’Europe de Moscou – quel métier indiques-tu sur le formulaire de demande de visa ? C’est clair, je suis grimpeuse, mais seulement à moitié. Jusqu’en 2016, j’ai étudié le droit à l’Université de Neuchâtel, parachevant mes études avec un master en droit de la médecine. Ensuite, j’ai effectué un stage au Secrétariat d’État aux migrations ainsi qu’à l’Autorité de protection de l’enfant et de l’adulte du Canton du Jura. J’ai également travaillé en tant qu’enseignante. Et, depuis une année, j’ai un emploi de curatrice au service social Centre-Orval à Malleray, à mi-temps. Les travailleurs sociaux se tournent vers moi pour des questions juridiques. En outre, je m’occupe de toutes les questions administratives et financières des personnes placées sous curatelle. C’est une tâche à responsabilité. L’escalade est-elle un hobby pour toi ? Non, l’escalade représente clairement plus qu’un hobby. C’est également très chronophage. Je dirais plutôt que c’est ma passion. Mais ce job m’apporte un équilibre ; il me permet d’avoir des contacts avec d’autres personnes et de me familiariser avec les problèmes normaux des gens normaux. Bien sûr, il est difficile de concilier travail et escalade. Cela demande de l’organisation. Néanmoins, comme c’est une place à 50 %, j’ai une certaine liberté pour grimper. Comment as-tu découvert l’escalade ? Ta mère vient d’Italie et ton père de Singapour. Tes parents t’ont-ils fait connaître ce sport ? Mes parents ne sont pas de grands PHOTO : JULIA CASSOU « La Covid-19 m’a permis de découvrir les voies de plusieurs longueurs. » Katherine Choong dans la 3 e longueur de « Ultime démence » (8a), dans les gorges du Verdon. 37
