Expert Membrane Gore ePE Expert Entre mythe Principe Chaque hardshell ou veste de protection contre les intempéries contient une membrane étanche à l'eau mais perméable à la vapeur. La membrane est généralement protégée par un tissu extérieur laminé. Pour que ce dernier soit déperlant en cas de pluie, il est imprégné. Pendant longtemps, et jusqu'à aujourd'hui, des PFC ont été utilisés dans les membranes et dans les imprégnations. et réalité Un peu plus de sept ans après l'annonce d'un laminé sans PFC, Gore Fabrics lance sa nouvelle membrane ePE sur le marché. Que se cache-t-il derrière ce nouveau produit ? Texte Thomas Ebert Il y a 13 ans, Greenpeace tirait la sonnette d'alarme avec sa campagne « Detox » . Après le coup d'envoi en 2011, qui visait surtout l'utilisation de produits chimiques dangereux dans l'industrie de la mode, l'industrie des sports de montagne et outdoor a également été prise pour cible en 2015, en particulier en raison des vestes imperméabilisées. Rétrospectivement, il n'est sans doute pas exagéré de dire que ce mouvement a été l'un des germes, si ce n'est le germe décisif, de la tendance au développement durable qui a aujourd'hui gagné l'ensemble du secteur. Mais reprenons les choses dans l'ordre : les imprégnations des vestes hardshell, c'est-à-dire les produits qui produisent l'effet déperlant, ont été identifiées comme problématiques. Et effectivement, les imprégnations contiennent des PFAS, c'est-à-dire des substances per- et polyfluoroalkylées. C'est ainsi que les spécialistes appellent ce groupe de substances, plus souvent appelées « PFC » (perfluorocarbures) dans le langage courant. En gros, ce sont des molécules de carbone contenant du fluor que l'on rencontre à de nombreux endroits de la vie quotidienne : dans le revêtement des gobelets à café jetables, dans le revêtement antiadhésif des poêles, dans l'huile de chaîne pour le vélo, dans les tapis résistants aux salissures – ou justement, dans les imprégnations déperlantes des vestes, des cordes et des chaussures. Le principal problème de ces PFC est qu'ils sont persistants dans l’environnement. Les molécules de carbone et de fluor ne peuvent être séparées qu'au prix d'une très grande dépense d'énergie (p. ex. à des températures de 1300 °C) et ne se dégradent donc pas dans la nature. Que ce soit dans le sang humain ou en Antarctique, des PFC ont été et sont détectés partout dans le monde. Et à défaut de se dégrader, ils s’accumulent – jusqu'à atteindre des concentrations nocives pour l'environnement. De plus en plus d'études révèlent aujourd'hui que les PFC ont des effets négatifs sur le système immunitaire humain (par exemple sur le taux de cholestérol), qu'ils favorisent les maladies de la thyroïde et qu'ils sont cancérigènes. Désormais, un article de sport de montagne annoncé comme « exempt de PFC » n'est pas qu’un argument de marketing pour une clientèle de plus en plus sensible et soucieuse de l'environnement. Dans un avenir proche, les produits sans PFC seront également obligatoires d'un point de vue légal. PFOA à chaînes particulièrement longues sont interdits dans l'Union européenne depuis 2020. Des délais de transition plutôt longs ont cependant été mis en place (pour une utilisation médicale des PFC, p. ex. pour les valves cardiaques) et les exceptions, par exemple pour les PFC à chaînes courtes, sont nombreuses. Les sports d'hiver ont déjà pris les devants : les farts de ski fluorés sont par exemple interdits dans le cadre des compétitions de la FIS ou du biathlon (fédération IBU). Pourquoi Gore cherche une nouvelle membrane Dans le secteur des sports de plein air, la plupart des fabricants ont également déjà fait de gros efforts pour bannir les PFC, si utiles mais aussi si nocifs, de leur processus de fabrication. Ce processus est toujours en cours. Ainsi, certains fournisseurs de produits d'imprégnation ont misé très Illustration: Saija Sollberger 34 35
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