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Inspiration No.2 - 2022

RENCONTRE AU SOMMET

RENCONTRE AU SOMMET BILLI BIERLING « J’aime découvrir des choses sur les gens. » Billi Bierling est Managing Director de l’Himalayan Database, la chronique la plus fiable de l’alpinisme à très haute altitude. « NOUS SOMMES LA RÉFÉRENCE » Billi Bierling, 54 ans, est le visage de l’Himalayan Database et tient une comptabilité minutieuse sur l’alpinisme d’expédition au Népal. Elle a déjà gravi sept sommets de huit mille mètres. Un entretien sur les imposteurs, la différence entre aventure et sport, ainsi qu’à propos de l’intérêt d’une base de données sur l’alpinisme. INTERVIEW STEPHANIE GEIGER Madame Bierling, vous êtes revenue du Népal fin novembre après un séjour de plusieurs semaines. Vous travaillez actuellement pour l’Aide humanitaire suisse – vous possédez d’ailleurs un passeport suisse – et soutenez son bureau en Afghanistan. Pour cet interview, nous vous retrouvons à Garmisch-Partenkirchen, où vous rendez visite à votre mère. Estce à cela que ressemble la vie quotidienne d’une cosmopolite ? Disons-le peut-être ainsi : en Allemagne, j’ai mes racines. La Suisse, pays où je réside depuis vingt ans, est ma patrie administrative. C’est là que je paie mes impôts et où toutes mes assurances sont gérées. Pour Aide humanitaire suisse, je travaille de temps en temps en tant qu’experte en communication au service de personnes touchées par une catastrophe naturelle, une guerre ou d’autres crises humanitaires. Je suis très reconnaissante pour ces expériences. Quant au Népal, c’est ma patrie adoptive. J’y passais autrefois plus de la moitié de l’année et, aujourd’hui encore, quatre à cinq mois par année. Lors de votre départ du Népal en novembre, vous avez déjà annoncé sur les médias sociaux votre retour en mars 2022. Qu’est-ce qui vous relie aussi intimement à ce pays ? J’aime le chaos à Katmandu. Peut-être est-ce parce que je suis une personne très mal structurée. Mais sérieusement : le trafic à Katmandu est chaotique, pourtant il fonctionne. Il n’y a aucune obligation de porter le masque, pourtant tout le monde le porte. Et quand les cordonniers européens jettent mes vieilles chaussures, ceux de Katman du les réparent. C’est ça qui me plaît. Naturellement, les montagnes aussi me relient à ce pays. Même si je dois dire qu’à Katmandu, je suis bien plus éloignée des montagnes qu’à Garmisch- Partenkirchen, où je cours sur la Zugspitze depuis ma porte. Au printemps dernier, lors de la saison de l’Everest, le pays a été submergé par une vague de coronavirus. Même les expéditions étaient concernées. Au printemps 2021, la situation avait d’abord été très détendue. Et en PHOTO : NOMI BAUMGARTL 36 37

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